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KHERRATA : MUSEE DU MOUDJAHID

 

Le Musée de KHERRATA

 

Le 8 mai 1998, à l’occasion du 53ème anniversaire des événements douloureux du 08 mai 1945, le musée du Moudjahid de Kherrata voit le jour. C’est une ancienne église désaffectée qui fait désormais office de conservatoire où sont rassemblées et classées des collections de photos et d’objets divers revêtant un intérêt historique. On peut y découvrir des effets vestimentaires militaires portés par des combattants pendant la Révolution, d’anciennes armes ayant servi dans des batailles, des instruments et autres outils utilisés par les résistants algériens. Des reproductions photographiques de grand format montrent des groupes de maquisards, des troupes militaires, des rassemblements de populations, des scènes de torture ou des corps sans vie...

 

 

La plus grande partie du musée est réservée aux événements du 08 mai 1945 et à la Guerre de Libération Nationale. Cependant, quelques gravures ayant trait à l’époque romaine, où Youghourtha figure en bonne place, indiquent bien que l’on s’intéresse également à l’histoire antique du pays. Il reste maintenant à mettre à la disposition des conservateurs de ce musée des moyens financiers suffisants pour favoriser son rayonnement et sa préservation pérenne, car son impact sur l’environnement culturel, historique et touristique est indéniable.  À condition qu’il ne se transforme pas en musée des horreurs... ou en musée des erreurs !

 

Puisque nous parlons d’histoire, voici un sketch que j’avais écrit à l’occasion d’une commémoration des événements du 08 mai 1945.


 

Entretien entre un journaliste étranger et un Algérien autour du o8 mai 1945

 

Le journaliste : - On m’a dit que KHERRATA était chargée   d’histoire ?

 

L’Algérien : - C’est juste. D’ailleurs, l’anagramme de « KHERRATA » est « ATARREKH » signifiant « histoire » en langue arabe.

 

Le journaliste : - Qu’est-ce qui a provoqué les événements du 8 mai 1945 ?

 

L’Algérien : - Au début de la colonisation, on disait toujours « oui, oui... oui, oui... » à l’autorité établie. Puis, prenant conscience petit à petit que le joug de l’envahisseur pesait sur notre devenir, nous commencions à répliquer par « oui, mais... oui, mais... » Et pendant plus d’un siècle, nous répétions inlassablement cette objection... jusqu’en 1945. Vous connaissez la suite.

 

Le journaliste : - Qu’est-ce qui caractérisait les Pieds-noirs au temps de la colonisation de votre pays ?

 

L’Algérien : - L’espaGNOLE était surtout porté sur la bouteille ; l’ItaLIEN aimait sa famille par-dessus tout ; quant au FranSAIT, orgueilleux, il prétendait tout savoir ; et tous ces étrangers se moquaient de l’autochtone qui était pour eux une entité aussi inexistante que la quadrature du cercle, ou une bête sauvage qu’on égorge. De ce fait, ils étaient les saigneurs, et nous étions les vassaux sans gain.

 

Le journaliste : - J’ai lu quelque part que votre colonisateur vous accordait quand même certaines libertés ?

 

L’Algérien : - C’est exact. Nous étions en effet libres de claironner « Vive la France ! » ou « Nos ancêtres étaient des Gaulois ! » ; nous étions également libres de choisir les couleurs de notre drapeau, à condition d’opter pour l’emblème tricolore ; en outre, nous étions libres de choisir notre mort entre la pendaison et le peloton d’exécution…

 

Le journaliste : - N’y a-t-il donc aucun point commun entre colons et colonisés ?

 

L’Algérien : - Si. On avait les mêmes idées... phonétiquement : quand le colon pensait « terrain » ou « terrien », le colonisé pensait « tes reins » ou « t’es rien ! »

 

Le journaliste : - Néanmoins, vous disputiez des parties de football entre Algériens et Français ?

 

L’Algérien : - Oui, mais comme les matches se déroulaient sous la surveillance de l’armée coloniale, il fallait faire très attention ! Au moindre écart de notre part, et c’était le déclenchement des tirs de mitraillettes ! Certes, nous jouions au ballon, mais au... faute-balles.

 

Le journaliste : - Et les richesses ? Étaient-elles réparties équitablement entre les deux communautés ? Aviez-vous accès aux mêmes soins par exemple ?

 

L’Algérien : - Disons que c’était « tout » pour eux, et « toux » pour nous.

 

Le journaliste : - Le colonisateur ne vous accordait donc pas le droit d’être « Français » à part entière ?

 

L’Algérien : - Vous savez, comme le disait le tristement célèbre général américain Custer « un bon Indien est un indien mort », pour le Français « un bon Algérien est un Algérien Maure »

 

Le journaliste : - Pouvez-vous nous parler de la condition de la femme dans les deux camps ?

 

L’Algérien : - C’est simple, on disait à la Française : « Reste belle, évite le surmenage » et on criait à l’Algérienne : » Reste bête, et vite le sur-ménage ! »

 

Le journaliste : - Aïe !

 

L’Algérien : - Qu’avez-vous ? Vous vous sentez mal ?

 

Le journaliste : - Oui, j’ai des problèmes avec le gros intestin. C’est le côlon qui me fait des misères.

 

L’Algérien : - Qui ? Le colon ? Encore lui ? Il n’est donc pas parti en 1962 ?

 

 

 

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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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